L’Association des femmes juristes congolaises (Afejuco) récompense celles et ceux qui se sont non seulement démarqués, mais également appropriés le projet de dissémination de textes et lois favorables à l’entrepreneuriat féminin pendant une année. Les lauréats ont reçu leur prix vendredi 7 juillet, à la maison du barreau à Matadi. Ils sont leaders “champions en genre”.
Fin du premier palier du projet de dissémination des textes et lois en faveur de l’entrepreneuriat féminin. L’Afejuco qui l’implémentait honore des leaders brillants. “Il était important pour nous aussi de pouvoir faire en sorte que toutes les personnes qui nous ont accompagnées, qui ont contribué et excellé que nous puissions avoir une sorte de reconnaissance. Ces personnes, nous les avons appelées “Champion en genre” et et aujourd’hui, elles seront primées. C’est une manière pour nous de les récompenser”, fixe Cherine Luzaïsu, présidente de l’Afejuco.
« Champion en genre«
Ils sont six à s’être démarqués durant la campagne de dissémination des textes et lois en faveur de l’entrepreneuriat féminin trois femmes et trois hommes. Élisabeth Mitoko a reçu ce prix. “Je me suis évertuée pour que les mamans aient des documents juridiques : RCMM, identification nationale, leur numéro d’impôt, autorisation d’ouverture, des permis d’exploitation pour bénéficier de subvention de l’État congolais”, soutient-elle. Elle remercie l’Afejuco pour cette récompense. Comme elle, Trésor Bambi, secrétaire provincial de parlement des jeunes du Kongo central est aussi primé. “Dans notre société congolaise, beaucoup des jeunes et femmes travaillent dans l’informel, ils ignoraient les textes de lois, ils avaient des craintes. Durant cette campagne, nous étions là pour leurs faire comprendre qu’il y avait des textes de lois qui leur sont favorables pour mieux entreprendre et quitter le secteur informel pour devenir formel. Mais aussi, nous avons insisté sur la formation leur permettant d’éviter toutes formes de tracasseries qui existent”, relate-t-il, heureux du prix lui décerné.“Vous avez été choisis parce que vous êtes les acteurs et actrices de l’amélioration de climat des affaires en faveur des femmes et vous jouez un rôle capital pour la dissémination des textes dans la communauté”, reconnaît Michell Kahenge point focal de l’ONU-femmes au Kongo central.
Des milliers de personnes sensibilisées
Pendant une année de dissémination l’Afejuco a déployé plusieurs activités. Bibiane Banketo, vice-présidente de l’Afejuco les énumère: “ Bâtir le partenariat avec les ACEF et les femmes rurales, RENAFER ; caravane mobile ; clinique mobile ; campagne multimédia ; renforcement des capacités des leaders traditionnels, politico-administratifs, religieux… ; diffusion de la pièce théâtrale “Bongo te tika” ; bâtir le partenariat avec les sociétés téléphoniques.” “Au finish, l’objectif poursuivi dans toutes ces activités, c’est le changement de mentalité. Il faudrait que nous puissions savoir que la femme, c’est aussi un pilier de développement”, soutient-elle.
Le changement de mentalité, l’Afejuco a réussi à l’inculquer aux personnes disséminées. “Lors de nos sensibilisations : clinique mobile, caravanes, ateliers de formation…, nous avons remarqué qu’après les résultats se sont suivis, les femmes se sont enregistrées au tribunal de commerce: 3 677 enregistrements dont 2 774 femmes et 903 hommes. Dans le rang des PVH, 76 ont obtenu l’immatriculation RCCM”, indique Marlyne Bakangana Nsimba qui soutient que des “miliers de personnes ont été atteintes durant ce projet de dissémination”. Timothée Ndunga, chargé de l’administration et de finance du PADMPME Matadi, jette des fleurs à l’Afejuco “ qui su être à la hauteur de la tâche qui lui a été confiée par son partenaire ONU-femmes. « . « C’est par elle que l’ONU-femmes a su disséminer les textes de lois de différentes réformes sur l’entrepreneuriat féminin. Et cela, en fait, permet aux PADMPME d’atteindre ses objectifs ”,se réjouit-il.
Difficultés
Pendant cette campagne tout n’a pas été rose pour l’Afejuco qui a rencontré plusieurs difficultés dont celle sécuritaire. Lors de la diffusion de la pièce théâtrale “Bongo te tika” à Nzanza, elle a fait face à un groupe des gang qui lui exigeait de l’argent pour quitter la salle où a eu lieu l’activité. Désormais, elle peut compter sur l’accompagnement de la mairie de Matadi. “Nous avons suivi avec beaucoup d’attention les difficultés que vous êtes en train d’encourir dans l’accompagnement de vos démarches liées à la sécurité. Vous pouvez avoir des bons projets, bonnes initiatives, mais si l’environnement, le milieu ne vous permettent pas de réaliser ces actions, c’est nul. Un développement rapide et effectif ne peut intervenir que quand la sécurité est garantie. Voilà pourquoi nous vous exhortons de toujours informer l’autorité chaque fois que vous réalisez les activités de sorte que l’autorité en place puisse prendre des dispositions en vue de sécuriser, encadrer la bonne marche et la bonne réalisation de vos activités”, conseille Kumbu Kumbu Filbert, représentant du maire de la ville de Matadi.
Dans l’entre-temps, deux Kiosques sont en train d’être implantés respectivement dans les marchés Nzanza et Mvuadu en vue de recueillir les contraintes des entrepreneurs. Trésor Bambi, Élisabeth Mitoko, Espérance Menga, Kuala Kisika Berth, Jean Mboti Lusaka … ont tous été primés.