Grâce à la Prévention de la transmission du VIH/Sida de la mère à l’enfant(PTME), des femmes séropositives au Bas-Congo, mettent au monde des enfants sains. Une grande avancée dans la lutte contre cette pandémie.
Hôpital général de référence de Kinkanda à Matadi, ce matin de fin novembre. Je rencontre une femme, la trentaine révolue. Elle porte une jolie fille qui fait aujourd’hui tout son bonheur : ‘’ je venais de me marier et je suis vite tombée enceinte. Malheureusement, lors de la PTME, j’ai été dépistée séropositive grosse. J’étais bouleversée. Mais, je me suis ressaisi. Je respecte le traitement et ma fille est séronégative’’, témoigne-t-elle. Son cas n’est pas isolé. ‘’A ce jour, nous comptons environ 250 enfants sains nés des mères séropositives. Parmi les enfants testés avec le peu de financement reçu des partenaires, moins de 2 % seulement sont infectés. Il y a des évidences qui sont là : la PTME protège’’, informe Dr Vicky Mabiala, médecin coordonnateur provincial du Programme national de lutte contre le VIH/Sida (PNLS).
Salutaire PTME
Ce changement se vit depuis qu’il y a trois ans, la PTME est intégrée dans toutes les 31 zones de santé du Bas-Congo. Trois ans plus tôt, elle n’existait que dans les zones de santé de Mbanza-Ngungu, Nzanza et Matadi. Pour le coordonnateur provincial du Programme national multisectoriel de lutte contre le VIH/Sida (PNMLS), Isidore Mabiala ‘’selon les études menées depuis 10 ans dans la province, le VIH/Sida est alimenté de plus en plus par les nouvelles infections. Nous avons décidé de travailler par rapport à la prévention. ‘’La situation était dramatique car seules quelques 66 femmes fréquentaient ce service. Conséquence : plus d’enfants étaient atteints du VIH. En plus, le traitement de l’enfant intervenait à 18 mois après sa naissance alors qu’actuellement, c’est vers six semaines, la prise en charge se fait tôt et la survie est garantie’’, explique Mabiala.
Des défis
Grâce à la PTME, la femme enceinte séropositive est prise en charge. ‘’Nous commençons par le traitement préventif. A la 14ème semaine, nous donnons l’Avido vidine, pendant le travail, l’Avido vidine encore, le lamido vidine et la nevirapine. Après l’accouchement, elles reçoivent la nevirapine et l’Avido vidine’’, explique Dr Mamita Digata, médecin à la maternité provinciale. Malgré ses efforts, beaucoup reste encore à faire. ‘’La province est vaste, la couverture géographique pour l’implantation des sites dans chaque maternité est un défi. La prise en charge nutritionnelle est un véritable problème, note Mabiala. Il faut parvenir à zéro infection et zéro contamination à VIH.’’