Bas-Congo : des témoignages poignants en faveur de feu le pharmacien Nzuzi

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L'entrée du cimetiere de Boko dans le secteur de Lufu/Infobascongo

La dépouille mortelle d’ Emmanuel Nzuzi,coordonnateur provincial du programme national de la médecine traditionnelle et des plantes médicinales,  vient d’être retirée de la morgue de l’hôpital général de référence de Kinkanda à Matadi. A la division provinciale de la santé où elle est exposée deux heures durant, les professionnels de santé n’ont pas tari d’éloges sa mémoire.

L'entrée du cimetiere de Boko dans le secteur de Lufu/Infobascongo
L’entrée du cimetiere de Boko dans le secteur de Lufu/Infobascongo

 Quand sa dépouille mortelle arrive à la division provinciale de la santé à Kinkanda, c’est des habitants en émoi qui l’accueille. Nombreux font couler des larmes, se recueillent et déposent des gerbes de fleurs. Une des cérémonies émouvantes, c’est le retrait de son serment de Galien. Le conseil provincial de l’ordre des pharmaciens prononce ce serment et le lui retire. A l’heure de la mise dans le cercueil de sa toge, les habitants ne l’acceptent pas. C’est à la famille qu’il la donne. Avant la levée de la dépouille pour Luozi à 245 km de Matadi où elle sera inhumée ce sont des témoignages forts qui sont faits. ‘’ Il a consacré toute sa vie pour servir la nation congolaise. Après ses études, contrairement aux autres, Emmanuel Nzuzi a préféré travailler dans l’arrière province, à Kibunzi à Luozi. De là, il fabriquait des médicaments à base des plantes. C’est un homme qui maîtrisait sa science’’, témoigne Glorry Panzu, président provincial de l’ordre des pharmaciens. ‘’Emmanuel Nzuzi a travaillé avec moi dans mes premières recherches en 1981, à Kibunzi. C’est quelqu’un qui est resté dans ce domaine de médicine traditionnelle’’, ajoute Floribert Batangu Mpesa, pharmacien (parmi les médicaments qu’il a mis au point : manisa diarrhée qu’il appelle Manadiar). Jacques Nlenda, un autre pharmacien poursuit : ‘’ Il a  toujours été un homme discret, effacé mais efficace. Nzuzi Zibadia était rassembleur, réconciliateur. Nous avons beaucoup de regret de le voir partir’’. Outre les pharmaciens, des témoignages sont aussi faits par  d’autres personnes. 

 Parcours élogieux

Emmanuel Nzuzi Zibadia est partie le 29 décembre dans son sommeil dans sa maison quatre mois après un autre éminent pharmacien, Basile Ntondele (il a notamment fabriqué la Meyamycine). Né le 1 er juillet 1950 à Kibunzi, à Luozi, il y fait ses études primaires. Il va à Kikenge pour son cycle d’orientation puis à Kimpese pour ses humanités biochimiques. Emmanuel Nzuzi fait ses études universitaires à la faculté de pharmacie à l’Université de Kinshasa (Unikin), alors Unaza. Après plusieurs autres formations, il fut professeur dans  différentes institutions et formations hospitalières. En 1993, il étudie l’économie et la gestion des ressources dans les programmes de santé à l’université de Boston, aux Etats-Unis.

C’est en 2007 qu’il est nommé coordonnateur provincial du Programme national de la médecine traditionnelle. Il encadrait deux tradipraticiens dont les produits auraient des effets thérapeutiques sur  le Sida. Il se plaignait souvent du manque des moyens mis à son secteur pour approfondir les recherches.

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