Bien que le pont Maréchal pourrait encore tenir pendant deux siècles, à en croire les Japonais, concepteur de cet ouvrage, ils mettent un point d’honneur à sa maintenance. Et, cela va coûter énormément à la RDC. Dans le cadre de la coopération entre les deux pays, la partie japonaise envisage maintenir ce bijou.
‘’Nous venons d’achever une étude préparatoire en vue d’une prochaine coopération visant à maintenir ce pont en bon état ‘’, annonce Murakami Hironubu, le représentant Afrique de l’Agence japonaise de coopération internationale. Selon une source digne de foi, le Japon va défalquer 300 000$ pour cette phase.
Cette information est une réponse à la préoccupation de Jean-Claude Mavambu, le directeur général de l’Organisation pour l’équipement de Banana-Kinshasa(OEBK), structure qui gère depuis 40 ans assure la maintenance du Pont Maréchal. ‘’Il est établi sur base des rapports techniques des experts japonais, la menace contre les talus, des fissures et des nids de poule nécessitant des travaux urgents de remplacement d’asphalte pour préserver la structure métallique contre les eaux des pluies ‘’, évoquait-il dans son discours, avant ‘’de remercier la coopération bilatérale qui a aidé jusqu’ici à protéger le pont’’.
L’expertise des techniciens de l’OEBK saluée
En effet, en 2010, la coopération nippo-congolaise a repris de plus belle. Du coup, l’Agence japonaise de coopération internationale initie le projet de renforcement de la gestion du pont Maréchal. Plusieurs agents de l’OEBK ont suivi des formations au pays du soleil levant et des ingénieurs japonais sont arrivés à Matadi pour maintenir le pont. En 2015, un autre projet voit le jour. Il permet d’introduire le système d’injection d’air sec. ‘’Aucun des projets subventionnés n’aurait été possible sans la contribution de l’OEBK et de son importante équipe technique de maintenance ‘’, reconnait le représentant Afrique de la JICA. Parmi ces techniciens : les ingénieurs Madiata Ndele et Kalombo Mukeba. ‘’Pour les autres qui ne sont pas de Matadi, ce ne sont que des vulgaires messieurs à mes côtés. Mais en tant que fils de cette province, ce sont de grands héros ‘’, les encense Albert-Fabrice Puela, le ministre des Droits humains, représentant du Premier ministre. ‘’Ils ont participé à la construction, à la réalisation, à la gestion, à la maintenance du pont Maréchal ‘’, ajoute-t-il.
La vice-ministre des Transports, voies de communication et désenclavement et le gouverneur du Kongo central ont, eux aussi, salué la bravoure des techniciens de l’OEBK pour maintenir en état cet ouvrage dynamique.
Indissociable OEBK-pont Maréchal et port en eaux profondes
Malheureusement, ces agents qui se vouent corps et âme pour la maintenance de ce pont route-rail ne sont pas pris en charge par l’Etat congolais. ’’Plusieurs démarches effectuées au ministère du budget pour la mécanisation des agents de l’OEBK n’ont toujours pas abouties, regrette Jean-Claude Mavambu. C’est dans cette perspective que sollicitons l’implication du gouvernement de la République par l’entremise de notre tutelle pour le dénouement de cet épineux dossier qui préoccupe au plus haut point l’ensemble du personnel de l’OEBK. ‘’
Long de 722 m pour une portée principale de 520 mètres, il est construit en béton armé, en acier pour servir d’ouvrage de franchissement entre les deux rives du majestueux fleuve Congo. C’est l’œuvre d’un consortium d’entreprises japonaises, financée par le Japon.
Ce pont possède de membrures pour le passage des trains. Il pourra dans l’avenir servir à cette fin avec le projet du port en eaux profondes de Banana. L’OEBK va jouer un rôle prépondérant pour lequel, le directeur général Mavambu remercie le président de la République Félix Tshisekedi.
Dans l‘entretemps, l’ambassadeur du Japon Yoshimasa Tominaga a évoqué la réhabilitation des voies d’accès à cet ouvrage. Il s’agit de 8,1 km de route allant du rond-point Kinkanda à la place ‘’Au revoir Matadi’’. Pour l’instant seule la partie de la rive droite qui est prise en compte.