Une quinzaine d’hommes et des femmes présumés co-auteurs et complices de Jean Pierre Mbumba condamné à 20 ans de servitude pénale pour viol sur mineur et traite des personnes, ont comparu devant le Tribunal de grande instance de Boma. L’instruction du tribunal au cours d’une audience publique organisée vendredi 20 octobre à la prison central de Boma devait déterminer sur leur sort.
Les propos de ces présumés complices détenus il y a trois mois à la prison centrale de Boma ont été confrontés à ceux de Jean Pierre Mbumba leur meneur déjà condamné par le tribunal pour traite. ‘’ Au cours de ce procès, il joue le rôle de renseignant, il aide le tribunal à avoir plus d’éléments que nous allons confronter aux propos des prévenus cités comme co-auteurs’’, explique le magistrat François Benga. Pour cet officier du ministère public, ‘’On ne peut pas se permettre d’exploiter les êtres humains majeurs ou mineurs dans un endroit où ils sont censés travailler pour le compte prétendument d’un parti politique ou d’une organisation religieuse sans salaire, sans affiliation à la caisse nationale de sécurité sociale. Ce sont des faits répréhensibles’’.
La justice encouragée
Ce procès a connu la présence des membres du Service spécialisé du chef de l’Etat en charge de la Jeunesse, lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG) et la traite des personnes ainsi que de l’Organisation Internationale de migration (OIM) en mission au Kongo Central sur le financement de l’USAID. « L’intérêt de la présidence d’être présent à l’audience est pour plus de lumière en faveur de la justice’’, élucide Me Solange Kititsa, assistante à la coordination du service en charge des VBG et traite à la présidence.
Pour le conseiller technique de l’OIM Dr Ely Thélot ‘’ les faits reprochés aux accusés sont graves. Il s’agit de la traite d’enfants sous forme de travail forcé, sous forme d’exploitation et abus sexuel. L’OIM est là pour manifester l’attention particulière que nous accordons à tout ce qui est traite des personnes et surtout aux efforts fournis par la justice congolaise de poursuivre les accusés enfin que justice soit faite’’. Quelle que soit l’issue du procès, nous applaudirons la justice parce qu’il y a un effort qui est fourni pour que le mot du droit soit dit et ensuite nous n’avons pas oublié les victimes’’ souligne Dr Thelot.
Les victimes soutenues
Les faits remontent au 22 juin 2023. Dix-huit filles ont été retrouvées dans la résidence de Jen Pierre Mbumba, sur avenue Kisantu au quartier Nzimuaka dans la ville de Boma. La découverte de ces filles mineures dont la moins âgée a 2 ans a causé un tollé. Les habitants qui ont crié au scandale avaient exigé que justice soit faite. Depuis, le tribunal s’est saisi du dossier. L’auteur a été jugé et condamné par le tribunal à 20 ans de servitude pénale pour traite d’enfants.
L’heure est à la comparution des parents des victimes pour complicité.
Quant au sort des enfants victimes, la mission conjointe Présidence –OIM, travaille en collaboration avec la division provinciale des affaires sociales pour vérifier les démarches entreprises et des efforts fournis pour garantir une assistance holistique à l’ensemble des victimes a indiqué le conseiller technique de l’OIM.
Une trentaine d’enfants ont été identifiés et placés sous la responsabilité des affaires sociales en attendant le verdict du tribunal.
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