Matadi : ce que pensent les habitants de l’opération “Kumbaki Mbi Ko”

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photo infobascongo

A Matadi, chef-lieu du Kongo central, l’insécurité continue de prendre de l’ascension. Le maire de Matadi, qui veut sécuriser ses administrés a initié l’opération “Kumbaki Mbi Ko” (Ne m’en voulez pas, Ndlr). Ces derniers commentent cette action de diverses manières.

“C’est une bonne chose parce que ça va diminuer le taux de crimes dans notre ville de Matadi”, apprécie Milambo Feza. “Une grande distraction et pratique non professionnelle avec un slogan vain et dépourvu d’intérêt, car pour monsieur le maire, un criminel circule sans identité, raison pour laquelle il faut exiger la carte d’electeur”, ne comprend pas un habitant de Matadi.

En plein « Kumbaki mbiko », des rackets se poursuivent. Matadi a même compté un mort. Bradock Mbumba s’en est allé. Cet ingénieur informaticien a été tué d’une balle. Dominique Nkodia, le maire loin de se lasser poursuit son opération. Près d’une cinquantaine de présumés inciviques ont été appréhendés.

Des mesures d’encadrement

Pour lutter contre cette insécurité grandissante, le maire a pris une batterie de mesures : Interdiction de circuler inutilement aux heures tardives sans raison valable et surtout sans pièce d’identité ; opérations ponctuelles des fouilles des maisons d’habitations ; vérifications à l’entrée Mpozo et à la sortie pont OEBK pour toute personne désireuse de rejoindre la ville de Matadi ainsi que l’interdiction formelle aux mineurs de circuler après 20 heures.

Mais beaucoup d’habitants sont septiques. “Cette décision doit avoir des explications claires en déterminant certains cas exceptionnels pour éviter qu’elle devienne une aubaine des patrouilleurs qui deviendront eux-mêmes des juges d’appréciation la nuit moyennant un pot- de- vin”, craint un autre habitant de Matadi. “Les conséquences sécuritaires pourront s’aggraver”, prévient un autre habitant. Chadrack Mambeya, lui appelle « au professionnalisme des agents de l’ordre au risque de rajouter de l’huile au feu ». “Ça serait une autre manière d’exposer encore la population à d’autres risques. Ce n’est pas bon d’essayer de résoudre le problème en créant d’autres problèmes. Il faudrait vraiment veiller sur ça”, conseille-t-il.

Pour ceux qui croient en la détermination du maire à réussir,ils conseillent : “Renforcer l’instruction des agents de l’ordre, les doter des moyens nécessaires pour la patrouille, associer les renseignements. “Il faut à tout prix qu’il le fasse simultanément avec l’Agence nationale des renseignements parce que ces criminels d’une manière où d’une autre sont des gens très très bien connus”, conseille Me Tristan Mavungu.