En colère, des personnes vivant avec handicap prennent d’assaut les bureaux de la DGDA, à Matadi

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Après avoir passé nuit à la belle étoile, les personnes vivant avec handicap assaillent la Direction générale des douanes et assisses (DGDA), à Matadi. Ils disent vouloir rentrer dans leurs droits et qualifient de “discriminatoire” le communiqué d’Alain Tenday,le directeur provincial de cette régie financière qui interdit leurs moyens de locomotion non reconnus à la frontière Angolo-Congolaise de Lufu .

Des douaniers, commerçants faisant le trafic à la frontière entre Angola et Lufu, compose dans cette délégation des personnes vivant avec handicap. Dans son communiqué, Alain Tenday, directeur provincial de la DGDA interdit à toute personne « de faire entrer dans les installations douanières particulièrement à Lufu les tricycles et autres moyens de transport non reconnus en trafic international dans le but de transporter la marchandise sous douane en provenance de l’étranger (Asie, Europe) via la République d’Angola ». Les tricycles que nous utilisons, ce sont nos moyens de mobilité et personne n’ a le droit de nous séparer avec ça. Nous séparer de nos tricycles, de nos vélos ou béquilles, c’est un crime contre l’humanité. Ce que monsieur Tenday vient de déclarer, il a violé la loi. Il veut nous tuer, on ne va pas céder”, prévient Fely Bokutsu, président de l’Union des personnes vivant avec handicap du Kongo central.

Agir selon la loi

Ces personnes vivant avec handicap sont déterminées à échanger directement avec le directeur provincial de la DGDA afin de savoir pourquoi prendre cette décision qui leur prive le travail. “Vous allez m’empêcher en tant que citoyen congolais de circuler librement dans l’étendue du territoire de mon pays en qualité de qui et pourquoi? Est-ce mon état physique est un péché ? Est-ce que mon état physique enfreint les lois du pays ? Je suis libre de circuler tout en respectant les lois de la République. Donc, à cause de ça, nous n’allons pas l’admettre. Nous ne sommes pas de sous hommes,nous ne devons pas être marginalisés. Nous sommes des personnes à part entière et nous avons nos droits et obligations que nous respectons, eux aussi doivent nous respecter. Et surtout que le chef de l’État a fourni un grand effort de valoriser la personne vivant avec.handicap. Il y a la loi organique qui est déjà communiqué et mise en application, avant toute décision sur la personne vivant avec handicap. On doit tenir compte de cette loi. Quand on prend de décision sans pourtant consulter la loi, nous n’allons l’accepter en aucun cas”, perore Fely Bokutsu.

Une barrière

“Pendant que nous sommes ici, à Lufu l’ordre a été intimé qu’aucun handicapé traverse l’Angola. Ils ont érigé une barrière sur la rivière “Malanga”. Ils tiennent à faire triompher la vérité.

Les personnes vivant avec handicap sont souvent accusées de favoriser la contrebande, la tricherie douanière etc. “A notre tour, nous avons lui prouver que toutes ces accusations sont fausses parce que nous avons toutes les preuves, soutient un handicapé. Nous payons la douane, nous ne recourons pas non plus à la contrebande, nous sommes handicapés, nous nous soumettons à la loi, nous avons tous les documents de douane. Nous demandons l’implication du président de la République.” “Ça devient de trop, nous voulons savoir le pourquoi”, renchérit un autre.
Une délégation est en train d’être reçue par gouverneur pour tenter de trouver une issue. Au cas contraire, ils ne sont pas prêt à abdiquer. “ Nous ici, nous ne quittons pas. Que personne n’aille au-delà de cet espace. Nous allons tous quitter ce carré lorsqu’on aura la note qui annule ce communiqué. Tant que cela n’est pas annulé, nous allons dormir ici”, décide Freddy Tambika, président de la structure d’Aide des personnes vivant avec handicap.