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    Enafep : le venin de la corruption inoculé aux élèves au Kongo central

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    Pour le succès de leurs écoles à l’Examen national de fin d’études primaires (Enafep), des chefs d’établissements de connivence avec les surveillants ont favorisé la triche des écoliers, au Kongo central. Si la corruption dans les écoles n’est pas nouveau en RDC, celle des enfants en bas âge dérange.

    ‘’Mama Maria merci mama Nguya ya yo tokosenge… (Merci Sainte vierge Marie, nous implorons ta puissance, Ndlr). Ce cantique liturgique catholique résonne sur la place Staff GB, dans la commune populeuse de Nzanza, à quelques encablures du complexe scolaire Tuzolana, le centre de l’Enafep. Des élèves s’en remettent à Dieu avant d’affronter ces épreuves nationales. Ils sont accompagnés par leur directeur et de quelques uns de leurs enseignants. Ce sont eux qui seront les complices extérieurs de ces écoliers. « Ne soyez pas pressés de répondre à l’examen et de sortir. Mettez vos réponses dans un brouillon en attendant que les réponses vous parviennent », ordonne leur Directeur. C’est le même message que d’autres directeurs passent à leurs élèves.

    100 000 FC(50$) de corruption

    Dans la cour du centre, ils mettent dans des enveloppes chacun 50 000 FC (25$) à donner aux surveillants, au chef du centre et aux services de sécurité. Certains comme cet agent de l’Agence nationale des renseignements (ANR) estiment que l’argent est peu. ‘’Dites-leur qu’ils auront le même montant demain. Vous me donnez raison. Je vous avais dit hier que nous devons encore ajouter 5 000(2,5$). L’année passée, c’était la même chose. Et quand on demande aux parents de donner de l’argent, ils refusent », se plaint une directrice. ‘’Faites vite parce que les élèves sont déjà en train de sortir‘’, presse le point focal entre les directeurs et ceux qui attendent les enveloppes. Il dit se hâter de résoudre les questionnaires des enfants. ‘’Ce sont les élèves de Don Samuel qui quittent déjà le centre, il est pourtant à peine à 9 h 31 minutes. Ils avaient des fuites ‘’, répond une dame à ce directeur. En effet, les épreuves ont commencé à 8h30.

    Élèves dans la danse

    Les élèves confirment avoir respecté la consigne de leurs encadreurs : attendre les réponses.
    Au centre Vuvu-Kieto, une écolière avoue qu’ils étaient autorisés à s’échanger des réponses.
    A Mbanza-Ngungu, à 240 Km de Matadi, une écolière accuse les élèves de l’école Sainte Marie de Loma, ‘’d’être venus avec des bouts des papiers sur lesquels il y avait des réponses‘’. Des sources concordantes, dans plusieurs centres, la corruption a été au rendez-vous. Mais des directeurs d’écoles ,la peur au ventre ont réfuté cette assertion. « Les examens se sont bien passés, affirme Charles Mabueni, directeur de l’EP 3 Tuzolana. Il n’y a pas eu de problème. Tout était bien, les enfants se sont bien défendus eux-mêmes. Les survivants d’ailleurs étaient à l’aise parce que qu’il y avait une discipline bien assise ici » Pourtant, il n’y a pas que www.infobascongo.net qui a réuni les preuves de la corruption. « Ce que nous avons déploré malgré la présence des agents de l’ANR, des surveillants, des enseignants de l’école primaire, etc. quand on fait la ronde à la sortie des épreuves, les enfants eux-mêmes nous ont dit que nous étions aidés par ceux qui nous enseignent », confirme aussi Joseph Kuiya, chargé de programme de la Coalition nationale de l’éducation pour tous du Kongo central. Pourtant, au lancement de l’Enafep, Grâce Bilolo, le vice-gouverneur du Kongo central a prodigué à toutes les parties des conseils allant dans le sens d’éviter la corruption..

    Silence des autorités

    Douze ans est l’âge normal de passation de l’Enafep. A cet âge, ces enfants sont déjà impliqués dans la corruption. Une pratique qui gangrène la RDC.
    Selon l’indice de perception de la corruption pour l’année 2021 publié par Transparacy international en janvier dernier sur 180 pays côtés, la RDC se classe 169ème.
    Pour Simon Nsilulu, le porte-parole de la Synergie des syndicats des enseignants du Kongo central  »la corruption est une pratique avilissante ‘’.
    Malheureusement, les directeurs d’écoles s’en moquent. Ils se décarcassent pour que les écoles réalisent de bons résultats pour être ainsi bien cotées et accueillir davantage des élèves. « Si la corruption bat son plein dans nos écoles, nous pouvons nous demander : Est-ce que ces enseignants sont bien rémunérés pour bien former les enfants qui vont affronter les épreuves ? Et les parents, est-ce qu’ils surveillent bien leurs enfants ? Lorsque l’école primaire est gâchée et ben, on ira à l’école secondaire, passer des classes comme ça, on va à l’université aussi on termine sans quelque chose d’important dans sa caboches », s’indigne Justin Kaller, un parent. ‘’L’enseignement primaire, c’est la base. On ne peut pas favoriser la fraude au niveau primaire, c’est impossible parce que quand l’enfant loupe les notions fondamentales au niveau primaire mais qu’est-ce que peut devenir cet enfant là ? ‘’, se demande Joseph Nsumbu, inspecteur au pool primaire Matadi 1.
    Malgré les contacts pris avec les autorités politiques et de l’éducation du Kongo central, aucune n’a accepté de répondre à nos questions. Dans l’entretemps, les enfants attendent fiévreusement leurs résultats.

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