A Matadi à l’extrême ouest de Kinshasa, le premier jour de l’an est plus consacré à la fête des enfants. Livrés à eux-mêmes, ils s’adonnent à des excès de tout genre. Hier, la règle a été observée.
Sur l’avenue Tshela à 21h30 des adolescents emmènent un de leurs avec hâte. Il a à peu près 10 ans. Le petit est inconscient. « Il a pris trois sachets de whisky. », explique un des ses amis, les chaussures de « l’ivrogne » en mains. Ils sont des milliers à se pavaner dans les rues de Matadi comme chaque premier jour de l’année. Les parents achètent à l’occasion des habits neufs à leurs enfants et leurs donnent de l’argent. « C’est dans les habitudes de la ville. Ne pas le faire, c’est les léser. », explique Marie Nsiala, une habitante de Nzanza. A partir de 18h, les grandes personnes étaient à pied car, les taxis étaient pris d’assaut par des adolescents. On les voyait parfois à 18, certains se mettant sur des portières chantant et sifflant. Leur destination : des bars et le pont Maréchal. Ces jeunes étaient fières de trimbaler avec des whiskys en sachet et des bouteilles de bière.
Au pont Maréchal, devenu une fourmilière, ils se faisaient photographier. Dans la pénombre, ces adolescents s’amourachaient. « C’était du jamais vu », explique Blaise Vangu, un cameraman de la Radio télévision nationale congolaise, chaîne provinciale. Il regrette les attouchements subis par des petites filles.