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    Les revendications des journaliers ont payé

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    Des journaliers de la Regideso et leurs familles dans la rue à Matadi/infobascongo

    (InfoSud-RCN J&D/Syfia) Les journaliers des entreprises publiques attendent souvant vainement que des promesses d’embauche se réalisent. A Matadi, ils se sont organisés, ont protesté, et les premiers recrutements suite à un accord signé entre les autorités et la Société commerciale des transports et des ports ont eu récemment lieu.

    « Enfin, je peux m’organiser ! J’ai désormais un salaire, ce qui ne m’était pas arrivé depuis dix ans », déclare en souriant un ex-journalier de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP). Il est l’un des vingt treuillistes qui viennent d’être engagés, en juillet dernier, par cette société publique. Le protocole d’accord avait été signé mi-décembre 2008 par l’inspection du travail, le ministère provincial du travail, la mairie et les responsables de la SCTP. Quatre ans d’attente pour la mise en œuvre d’une décision qui aura survécu aux diverses lenteurs administratives. Selon l’article 5 de ce protocole, « le soussigné de première part (SCTP) s’engage à réserver la priorité d’embauche aux soussignés de la seconde part (journalier) en cas d’engagement futur et ce, en fonction du profil exigé ».

    Vingt sur 400 journaliers dans une situation identique, c’est peu, mais déjà bien alors qu’il y a seulement quelques années, les journaliers des entreprises publiques se résignaient à leur sort. Electricien de formation, A.L. avait été, pour sa part, embauché dès 2008 par la Société nationale d’électricité (SNEL) à Matadi, chef-lieu du Bas-Congo. Cela faisait onze ans qu’il y travaillait… « C’est grâce au dynamisme de notre comité de suivi », précise-t-il. Ce comité, composé des institutions ayant signé le protocole d’accord, est actif depuis début 2008. Après de longs mois de revendications, faits de sit-in au gouvernorat de province et au ministère provincial du Travail, de pneus brûlés sur la voie publique, et même du blocage de l’entrée du port de Matadi, la SNEL avait finalement engagé 120 journaliers sur 300, à un salaire de 200 dollars par mois.

    « Ils étaient sous-payés, sans primes. Aujourd’hui, ces journaliers jouissent d’un bon traitement et ont un travail décent », se félicite Bellidée Bunga, directeur du cabinet au ministère provincial de Travail et de Prévoyance sociale.

    Implication des autorités

    Dans les entreprises publiques, les journaliers sont recrutés avec la promesse d’être embauchés à l’avenir lorsque des postes se libèrent. Cependant, voyant ces promesses rester vaines, et les postes libérés pris par des employés venus d’autres villes, notamment Kinshasa, les journaliers se sont organisés, et leur activisme a réussi à intéresser les autorités locales. « Nous avons finalement compris qu’un droit légal non revendiqué est un droit nul. Les représentants de nos entreprises sont parfois animés de mauvaise foi. Car il y a bien des postes vacants », déclare Jean-Louis Bungalusala, président du comité des ex-semainiers de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP). « Les droits de ces journaliers sont en effet violés. Nous enregistrons beaucoup de cas litigieux », assure Me Julie Nlungu, avocate au barreau de Matadi.

    L’inspection du travail a donc suivi de près cette situation : « Si nous établissons qu’il y a infraction après investigation, nous établissons le procès-verbal de conciliation. Et nous signons finalement le protocole d’accord », explique Bernadette Makaya, inspecteur du travail. Les autres autorités provinciales se sont également impliquées : « Cette situation avait des conséquences fâcheuses tant pour l’entreprise que pour la ville du point de vue sécuritaire, social et politique. Ce sont des journaliers qui maîtrisent le travail. Les perdre, c’est un manque à gagner », estime Jean-Marc Nzeyidio, maire de Matadi.

    Cependant, une source de la SNEL au fait de ce dossier ne reconnaît pas la responsabilité de la SNEL à Matadi dans cette situation : il botte en touche et tient à faire savoir que « c’est la direction générale, basée à Kinshasa, qui décide d’embaucher ou pas. Et, souvent, elle ne tient pas compte des listes de journaliers que nous leur envoyons ». Par ailleurs, un dossier concernant la situation de 165 journaliers de la Régideso (entreprise publique ayant le monopole de la distribtuion d’eau) est toujours pendant devant les cours et tribunaux.

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