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    Bas-Congo : Kwilu-Ngongo : les ayants-droits fonciers très frustrés

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    sucrerie de Kwilu-Ngongo/Infobascongo

    Le climat est délétère entre les ayants-droits fonciers, (des familles ou clans qui ont cédé leurs terres à des tiers en contrepartie d’argent) et la Compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo, à près de 200 km à l’est de Matadi, capitale de la province du Bas-Congo. Pomme de discorde : les dirigeants actuels de l’entreprise ne respectent pas les accords qui lient les deux parties depuis l’époque coloniale. Selon les clauses de ce vieux contrat, la Compagnie sucrière supporte les études des enfants des ayants-droits fonciers, leur accorde des bourses d’études et prend en charge les soins médicaux des familles. Il y est aussi prévu l’octroi mensuel d’une redevance par hectare agricole cédé. Des dispositions qui ont été respectées jusque vers les années 80-90, rappelle un habitant de la cité de Tumba. Depuis, les nouveaux responsables de la Sucrière de Kwilu-Ngongo en feraient à leur tête.

    Des redevances pour rire
    Fin 2012, la compagnie a suspendu l’accès aux soins médicaux à tous les membres des familles de ces propriétaires fonciers, augmentant davantage la frustration de ceux-ci. Car « de 2006 à 2012, cette entreprise leur payait encore 11,40 FC (0,126 $) de redevance par an « , alors qu’elle récolte 6 tonnes de sucre par hectare, révèle Jean-Pierre Makiadi, président de l’Union fédérale des ayants-droits fonciers de Kwilu-Ngongo (Ufak). Et pourtant au terme des pourparlers de 2010 avec les autorités de la Sucrière, cette redevance devait, comme convenu entre les parties, être augmentée de 1000% à dater de janvier 2013. Mais rien depuis. En dehors de cette taxe, la Sucrière de Kwilu-Ngongo paierait aussi par trimestre et par famille de ceux qui ont cédé leurs terres, une modique somme de 1.250 FC (1.40 $) en guise de frais scolaires à répartir entre les enfants en âge de scolarité. « N’est-ce pas là se moquer de nous? », s’interroge, furieux, le président de l’Ufak.
    Dans le même contrat, il est dit que la Compagnie sucrière devait accorder, pendant la campagne, un quota de sucre à chaque à un prix social. Mais ce quota a été confisqué et supprimé délibérément.

    Adapter le contrat aux réalités actuelles
    En 2010, le mécontentement des populations autochtones est tel qu’ils se sont décidés à en découdre avec les responsables de la Sucrière. Arrêt de travail, routes barricadées empêchant les autorités de l’entreprise de sortir de chez elles. Ce mouvement de colère avait été calmé par l’intervention de quelques membres du gouvernement provincial et de l’assemblée de la province dépêchés sur le lieu. Selon Jean-Pierre Makiadi, ces régulières épreuves de force le sont par la faute des autorités de la Sucrière qui les briment. « Les autochtones n’ont même pas un hectare où cultiver dans les villages… « .
    Ces propriétaires fonciers constituent 79 villages et la superficie des terres cultivables cédées à Sucrière est estimée à 13 000 hectares. A remonter ! Ils en ont marre d’être brimés sur les terres héritées de leurs aïeux et veulent une révision de fond en comble de ce vieux contrat pour l’adapter aux réalités actuelles. « C’est le combat que nous menons contre les autorités de la Sucrière qui doivent aussi inclure dans cette convention la construction en matériaux durables, des hôpitaux et écoles dans nos villages pour nos progénitures », explique Simon Mabaluka, fils ainé d’un notable de Kwilu-Ngongo.
    « Nous souffrons des maladies et de faim par manque des terres pour faire nos champs. Le gouvernement sensé nous protéger ne fait rien », s’inquiète Madeleine Tekadiomona, 85 ans, une veuve habitant le village Luvaka. Le gouvernement central à Kinshasa ne s’est toujours pas impliqué pour créer un climat de paix durable entre les parties. Les autorités de la Compagnie Sucrière n’ont pas voulu s’exprimer sur la question. Elles font valoir l’adduction d’eau potable à la cité de Tumba de Kwilu-Ngongo où la Regideso, l’unique société d’Etat qui s’occupe du traitement, de la distribution et de la commercialisation d’eau, n’est pas encore présente. La compagnie compte également quelques œuvres sociales à son actif. Notamment un hôpital, un réseau de dispensaires, un lycée, des cercles culturels et récréatifs. Créée en 1925, la Compagnie Sucrière est une société d’économie mixte où l’Etat congolais est partenaire à 40%. Seul producteur sucrier du pays, l’entreprise comprend des plantations de cannes à sucre, une sucrerie et une distillerie.

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