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    AccueilA la uneEpilepsie, maladie neurologique ou démoniaque ?: la réponse du neuropsychiatre Justin Muilu

    Epilepsie, maladie neurologique ou démoniaque ?: la réponse du neuropsychiatre Justin Muilu

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    stigmatisés, discriminés…les épileptiques boivent le calice jusqu’à la lie en RDC. Le Kongo central n’est pas en reste. L’épilepsie, est-ce une maladie neurologique ou démoniaque ? C’est à ce questionnement que le Dr Justin Muilu, neuropsychiatre a répondu au cours de la conférence organisée par la direction médicale de l’hôpital provincial de référence de Kinkanda(HPRK), à Matadi. Elle célébrait la journée mondiale de la santé mentale.

    Médecin de brousse ! C’est ce qu’est Dr Pathy Makambu, médecin directeur du centre de santé de Sanda Samuna, en territoire de Sekebanza. Il a fait le déplacement de ce village éponyme pour prendre part à cette conférence. Le sujet vaut son pésant d’or pour lui. « Dans le plateau d’isangila, de Vanga à Sanzala, il y a beaucoup d’épileptiques. Ce sont des villages surnommés de sorcellerie. N’est-il pas possible de mener une étude pour savoir le pourquoi de cette pathologie dans notre contrée ? », interroge-t-il visiblement inquiet. Sa préoccupation étaye la thèse de la sorcellerie attribuée à l’épilepsie. Selon le commun des mortels, « il ne faut jamais toucher la salive d’un épileptique pendant sa crise ».

    L’épilepsie date de 4000 an avant Jésus-Christ. Dans la bible en Matthieu 17:14-16, Jésus-Christ a parlé sévèrement au démon qui sortit d’un enfant lunatique (épileptique) et le guérit après que ses disciples ont échoué de le guérir. « C’est peut-être à cause de cela que la maladie a pris une connotation démoniaque », suppose Dr Muilu qui est aussi coordonnateur du Programme national de santé mentale (PNSM), Kongo central. Il relève que « c’est notamment à cause de la stigmatisation et la discrimination dont sont victimes les épileptiques que ce sous-thème a été choisi ».

    Affection neurologique

    En effet, l’épilepsie n’est rien d’autre qu’une affection neurologique non transmissible et chronique caractérisée par la survenue des crises convulsives dues à un dérèglement de l’activité électrique cérébrale. Ses causes sont métaboliques, toxiques, génétiques, symptomatiques mais aussi dues aux lésions cérébrales. Il existe l’épilepsie du nourrisson, de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte. Le diagnostic se fait à l’aide de l’électroencéphalogramme (EEG).

    Dans le monde, sur les plus de 50 millions de personnes atteintes, 80% vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Cette maladie aux conséquences économiques et sociales exige d’éviter des traumatismes crâniens, les sports violents, l’AVC, les infections, de veiller sur la qualité des soins prénatales…Les chauffeurs diagnostiqués épileptiques ne doivent reprendre qu’à conduire après deux ans à quatre ans de traitement. Dans la plupart de formations médicales, des médecins recourent systématiquement au phénobarbital en cas de convulsions surtout chez les enfants qu’ils considèrent atteints de paludisme. Ce qui est un danger. Dr Justin Muilu

    Parmi les questions Dr Magloire Tsasa est préoccupée par la neurochirurgie. Dr Servais Lelo, chirurgien, responsable de la direction médicale de de l’HPRK apporte son éclairage.

    Le Chirurgien Servais Lelo


    Besoin en formation
    Si le thème mondial est: »La santé mentale est un droit humain universel, en RDC, le thème choisit est: »La santé mentale est un droit essentiel pour tout Congolais. »  »L’artice 16 de la Constitution consacre que droit à la vie et la déclaration universelle des droits de l’homme consacre le droit à la bonne santé. Ces personnes ont droit aux soins de santé appropriés. Il revient à l’Etat à mettre en place les mécanismes de protection de la population »,soutient Me Bibiane Bakento, avocate au barreau du Kongo Central. Malheureusement parmi ceux qui discriminent les malades mentaux se trouvent aussi le personnel soignant. « Le meilleur traitement, c’est déjà l’accueil que nous réservons aux patients. Nous devons faire attention avec l’attitude que nous adoptons lorsque nous sommes en face d’un malade mental », conseil Dr Georges Baka.
    La journée mondiale de la santé mentale au Kongo central a vécu.
    Médecin directeur de l’HPRK, Dr Bijou Soki suggère des séminaires du genre pour  »mettre à niveau les médecins ». C’est aussi à cela que s’emploie le chirurgien Servais Lelo.

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