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    La parole à Clément Nsueka : la trypanosomiase en net recul au Kongo Central

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    Grâce notamment à la sensibilisation, la trypanosomiase (appelée maladie du sommeil )est en net recul au Kongo central. Cependant, les gouvernants ne dorment pas sur leurs lauriers. Des stratégies sont mises en place pour l’éradiquer complètement. Le point avec Clément Nsueka, coordonnateur provincial du Programme de lutte contre la trypanosomiase humaine africaine.

    Le Coordonnateur Clément Nsueka
    Le Coordonnateur Clément Nsueka

    Infobascongo : Clément Nsueka, une source renseigne que la trypanosomiase est en voie de disparition au Kongo Central. Qu’en est-il ?

    Clément Nsueka : Nous sommes dans une période d’hypo endémicité après avoir combattu d’une manière efficace cette maladie. Il tient à dire que le Kongo Central était la province la plus touchée dans toute la République. Dans notre programme, nous avons même dénommé le Kongo Central comme la zone endémique numéro 1. La trypanosomiase a commencé ici et même la première prise en charge des malades que nous appelons lazaré a été construite à Boma. Au départ, nous avions 13 équipes mobiles qui luttaient contre la trypanosomiase au Kongo Central. Après de longs efforts consentis, nous sommes arrivés à réduire progressivement les équipes de lutte. C’était huit, puis cinq en 2001, ensuite trois en 2003. Depuis 2007, nous travaillons avec une équipe. La maladie est en train de décroître. Hier, nous étions à plus d’1% c’est-à-dire un à deux malades sur 100. Il y avait même des villages où on comptait 50% de malades. Mais aujourd’hui, nous sommes aujourd’hui à un malade pour 1000 personnes. Nous sommes en train d’aller vers la fin. En 2014, nous étions sur un malade pour 1000 personnes examinées.

    IBC : Parlez-nous brièvement  de cette maladie.

    CN : La trypanosomiase communément appelée maladie du sommeil est une maladie chronique propre à l’homme noir dans l’Afrique du climat intertropical. C’est une maladie provoquée par un parasite appelé trypanosome. Elle est transmise d’une personne malade vers une personne saine par l’entremise d’un vecteur, insecte appelé mouche tsé-tsé. Dans un premier temps, la maladie est asymptomatique. C’est ça la complexité de cette maladie. Quand une personne contracte le trypanosome, elle peut garder ce trypanosome comme un porteur sain sans développer la maladie. L’homme, en Afrique, a un système immunitaire qui lui permet de se défendre bien contre ce parasite. C’est pour cette raison que l’homme noir est qualifié de trypanotolérant. Il peut vivre avec la maladie pendant 1 an voire 3 ans sans développer des signes épatants pouvant suspecter la maladie. Ce n’est qu’au bout de certain temps que l’organisme va commencer à réagir. Quand les signes commencent c’est un peu compliqué puisque cette maladie n’a pas de signes spécifiques. Nous avons des signes parfois comme la malaria, la fièvre typhoïde, la méningite. Ce n’est qu’à la longue lorsque la maladie a franchi le système nerveux central que le malade présente un tableau de méningite parasitaire (troubles de réflexion, troubles psychiques…).

    IBC : Quel traitement administre-t-on aux malades ?

    CN : Le malade ne doit pas paniquer. La trypanosomiase est une maladie comme toute autre. Elle a un traitement spécifique disponible que dans nos programmes. Les produits ne sont pas vendus dans les pharmacies. Ils ne sont présents que dans les services gérés par le programme de la Trypanosomiase humaine africaine (THA). Le traitement dépend du stade de la maladie qui évolue en deux grands stades. Le premier, le trypanosome est présent dans la circulation sanguine. Le traitement ne prend que sept jours. Vous avez  les trypanocides, des injectables intra musculaires. Une fois par jour. Le deuxième stade, le trypanosome franchi la barrière méninge pour se retrouver dans le système nerveux central. Le traitement consiste à prendre les médicaments, les infuser dans une solution où on devra perfuser pendant 2 heures du temps matin et soir pendant 10 jours. C’est un traitement qui se combine avec les médicaments buvables.

    IBC : Quelle est la politique du gouvernement central pour bouter hors la trypanosomiase dans le territoire national ?

    CN : La Rd Congo avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tient à tout prix à éliminer cette maladie d’ici 2020. Il y a des stratégies mises en place pour que tout le monde participe dans cette élimination. Au niveau de tous les centres de santé, le programme est en train d’intégrer cette lutte. Ces centres reçoivent le test de dépistage. Une fois, le test est positif, le malade est orienté vers un autre centre pour la confirmation. Dès que nous avons la confirmation, le malade est sous traitement gratuitement. Autrefois, nous utilisions le test qui nécessitait une chaîne de froid. Le test actuel n’a pas d’exigences. Il peut être utilisé partout. A ce jour, nous comptons le rendre disponible aux 19 zones de santé sur les 31 zones, 600 centres de santé vont organiser le dépistage et 23 structures sont retenues pour confirmer les résultats. Toutes sont dotées du matériel. Nous voulons que ce dépistage atteigne toutes les zones de santé à telle enseigne que quand toute personne qui présente des signes est  dépistée, elle soit orientée vers le programme pour le traitement. Nous préconisons aussi la lutte anti-vectorielle que nous faisons à travers le piégeage à base communautaire. Nous avons des pièges que nous disponibilisons dans les villages à forte endémicité. Dans les jours à venir, le programme cherche à améliorer cette lutte par des écrans déjà imprégnés d’insecticide. Au niveau de la communauté, nous avons accentué la sensibilisation pour que la population comprenne que cette maladie est un danger.

    IBC : Quel doit être le comportement de la communauté ?

    CN : Beaucoup pensent à la sorcellerie. A telle enseigne que lorsque quelques signes se présentent, la communauté pense premièrement aux charlatans. Elle recourt à la médecine traditionnelle au lieu de se présenter dans les centres indiqués. Cela leur fait passer du temps. Oubliant que lorsqu’on arrive tard, le malade est soigné mais n’a pas toutes les chances d’être guéri. Il peut l’être mais avec des séquelles durant toute la vie. Lorsque le trypanosome arrive au système nerveux central et y perdure, certaines cellules du cerveau seront détruites. Que les autorités coutumières, administratives puissent nous aider à ce que le cas confirmé soit vite traité. Puisqu’il est un danger. C’est un réservoir de parasite. Il peut transmettre la maladie après la piqûre d’un Tsé-tsé. Celui-ci transmettra la maladie durant toute sa vie. Et, il peut transmettre à une centaine de personnes dès qu’il contracte le trypanosome à chaque repas sanguin. La tsé-tsé est exclusivement hématophage. Il se nourrit du sang tous les deux jours. Contrairement aux moustiques, elle peut vivre pendant 4 à 6 mois.

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