Si leur statut juridique est reconnu, les radios communautaires ne seront plus taxées comme les radios commerciales. Elles deviendront viables, seront en mesure de bien rémunérer leurs agents et joueront mieux leur rôle. C’est à cela que ces médias se battent.
Réunies à près de 600, au sein de la Fédération des radios de proximité du Congo (FRPC), les radios associatives et communautaires dépourvues de reconnaissance juridique spécifique peinent à jouer leur rôle . A Mbanza-Ngungu, à 245 km de Matadi, une radio s’est tue pendant une année à cause de l’avarie de son émetteur privant ainsi ses nombreux auditeurs de se divertir, s’informer ‘et d’être formés. Son personnel pourtant compétent ne gagne que entre 10$ et 20$. Dans la plupart de ces radios, le personnel accuse plusieurs années d’arriérés de salaire. Le peu de recettes issues de la publicité sont englouties par ‘les taxes et impôts. A 10 km de là, se trouve la Radio Catholique. Quand on parle des taxes, elle en sait quelque chose. » Nous avons du mal à générer des recettes. Beaucoup de radios ont négocié pour payer les taxes avec échelonnement, nous n’avons pas obtenu gain de cause », regrette Ilain Lumbala. Sa chaîne a été scellée pendant 6 mois par les agents du fisc. « C’ était très difficile », se remémore-t-il.
Projet de texte
Les radios communautaires, dont, la plupart émettent dans les campagnes appartiennent à la communauté. Elles sont interdites de publicité une source pourtant importante des revenus. Malheureusement, les habitants pauvres ne savent soutenir ces médias . Mais il est aussi vrai que certains politiques initient des radios et se cachent sur le statut: communautaire pour payer moins.
Dans la recherche des solutions, la FRPC est déjà avancée. » Les projets de texte définissant clairement ces médias sont actuellement sous examen dans notre cabinet et seront incessamment transmis aux parlementaires dans le cadre des réformes que nous envisageons apporter dans le secteur », apaise Nicolas Lianza, directeur de cabinet du ministre de la Communication et médias.
Cherté de taxes et impôts
Cependant, ces radios sont soumises à des taxes que leurs animateurs estiment onéreuses. « Le grand combat que la fédération a toujours mené, c’est la reconnaissance juridique de la spécificité des radios communautaires par l’Etat parce que jusque là, les radios communautaires sont taxées comme les radios privées et commerciales. Alors que si l’Etat reconnaît la spécificité de ces radios notamment celles qui se trouvent implantées dans les milieux ruraux et pauvres, les taxes et les impôts vont aussi suivre à la baisse et cela pourra influencer le peu de recettes que les radios communautaires réalisent pour leur pérennisation », estime Rigobert Malalako, secrétaire exécutif national de la FRPC. Une autorité provinciale du Lualaba accusait des politiques de se cachait derrière
Internews à la rescousse
Dans ce combat, la FRPC n’est pas seule. L’ Internews la renforce dans son plaidoyer sur la modification du statut juridique de ses membres. Cette ONG internationale qui refuse de les voir mourir de leur belle mort organise beaucoup de formations en leur faveur. Noémie Kilembe, est directeur pays adjoint d’Internews RDC. ’’ La question de viabilité économique des radios communautaires est au cœur de cet appui au travers le programme de développement du secteur média (MSDA). Une centaine de radios ont été renforcées par des formations sur le business plan, un outil précieux dans le processus entamé pour l’amélioration de leurs revenus », indique-t-elle.