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    AccueilA la uneDu champ à l'assiette : Espérance Menga pour l'autosuffisance alimentaire

    Du champ à l’assiette : Espérance Menga pour l’autosuffisance alimentaire

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    Espérance Menga, 31 ans est une avocate convertie en entrepreneure. La patrone de l’entreprise « Madia » (Nourriture en kikongo ya l’Etat, une des quatre langues nationales, principalement parlée au Kongo central, Ndlr) qui se bat pour assurer l’autosuffisance alimentaire valorise les produits locaux qu’elle sème et transforme. La mayonnaise est en train de prendre.

    A perte de vue, à Nsanda, bourgade, à 30 km de la ville portuaire de Matadi, les cultures vivrières d’Espérance Menga : Piment, arachide, haricot et manioc. Elle emploie dix saisonniers. Si beaucoup de paysans font comme elle, Menga a une particularité : la transformation. Tout commence depuis la Covid-19. A cette époque, elle cultivait déjà la terre depuis 2017. « Je n’avais pas cette vocation de la transformation et en 2020, pendant la grande crise Covid, je séjournais au village (Sanda, Ndlr) pendant ce temps. J’ai remarqué qu’il y avait pénurie de denrées alimentaires, tout le monde criait famine. Moi, j’ai eu cette idée de faire de l’autosuffisance alimentaire pour mon cercle familial, amical et pour mon quartier. Tout le monde achetait de la tomate, du pondu (feuilles de manioc, Ndlr) pilé chez moi. C’est là où je me suis lancée dans la transformation », témoigne-t-elle. A ce jour, elle transforme le manioc en farine panifiable, en « gari », les arachides en kindungua (arachides pilées avec du sel et du piment, transformées en grumeaux, Ndlr), son produit phare qui lui a fait perdre le diminutif d’Espe pour « Madia », sa marque.

    Sortie de l’anonymat

    Courageuse, Menga capitalise va là où elle a la possibilité de se faire connaître. En novembre 2022, elle participe au forum Kimvuama à Mbuela Lodge, à Kisantu. Elle réussit à attirer l’attention de Guy Bandu, le gouverneur du Kongo central qui promet la recevoir.

    Dans l’entretemps, elle a convaincu le Projet d’appui au développement des micro, petites et moyennes entreprises, « PADMPME » qui, en décembre 2022 subventionne ses activités avec 15.000 dollars. « Grâce à ce financement, je me suis dotée d’une petite unité de production. J’ai construit en matériaux durables avec une acquisition des équipements nécessaires pour mon projet kindungua. Ça a été un coup de pouce car mon projet est au début « , explique-t-elle.

    « Champion en genre« 

    Pour diversifier ses activités, Espérance met un pied dans l’élevage.

    Son cheptel est de 18 chèvres et une centaine de poulets de pontes. Des œufs fécondés, elle produit des poussins grâce à son incubateur pimpant neuf et vend des poulets de chairs. Chaque jour qui passe, Espérance Menga fait un bond. Début juillet 2023, elle est couronnée leader « champion en genre » par l’Association des femmes juristes congolaises (Afejuco) pour son accompagnement excellentissime, pendant une année, dans le cadre de l’implémentation du projet de dissémination des textes et lois favorables à l’entrepreneuriat féminin. « Les femmes rurales sont celles qui détiennent l’économie de la société, il faudrait investir sur elles. Généralement, c’est une catégorie des femmes qui ne sont pas aptes dans la formalisation de leurs activités. Elles se contentent à ce qu’elles font et le message leur est destinées. Nous pensons que c’est une bonne choses pour Espe d’avoir pensé à cette catégorie de gens « , applaudit Me Bibiane Bankento, vice-présidente de l’Afejuco. Ce titre s’ajoute à un autre : « Femme phénomène 2023 » pour sa brillante participation en avril au magasin optimum, au Pullman, à Kinshasa.

    Mais tout n’est pas rose dans ce que fait « Madia ». Vols et mortalité de ses animaux. Et, son élevage dans la résidence familiale à Matadi ne lui permet pas d’étendre son activité. Elle attend toujours d’être reçue par le gouverneur pour dit-elle, « lui parler de mon projet de délocalisation de mon poulailler ».

    Son ambition : avoir une chaîne de production industrielle avec des machines adéquates et une gamme de produits très assises qui va lui permettre d’affronter les marchés internationaux.

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