Ces dirigeants de clubs engagés à l’Entente urbaine de football de Matadi (Eufmat) donnent une nouvelle orientation à leur lutte infrastructurelle. Ils abandonnent la première option effritée du remblai pour embrasser désormais celle de la pose de la pelouse synthétique au stade Damar. Ils s’y sont réunis avec un groupe de supporters pour lever la dernière option de leur combat.
Après plusieurs démarches non concluantes auprès de l’exécutif provincial, les dirigeants de clubs lèvent l’option de battre le pavé pour contraindre l’autorité provinciale à agir. Ils sont unanimes pour une solution efficace dans la durée celle de la pose de la pelouse synthétique au stade Damar. “Nous demandions la réfection du stade jusque là silence. Trop c’est trop, 14 ans ,les Matadiens attendent le stade, c’est pourquoi nous disons que s’il n’y a pas de réhabilitation de stade , avec ces fanatiques, nous avons décidé d’organiser une marche pour que l’on réhabilite le stade Lumumba soit le stade Damar parce que trop, c’est trop. Nous n’accepterons pas une année blanche”, s’indigne Bill Lau, président de l’AC Mavungu. “Ce qui se passe au Kongo central n’existe nulle part ailleurs. De Kasangulu à Muanda, nous n’avons pas de bons stades. Si les Matadiens se mobilisent pour cette cause, c’est avec raison”, soutient Pepe Mpaka, président du RC Village et de Ntombokolo ya ba ntuenia na bansaka (promotion des jeunes et des sports, Ndlr) qui demande que “la pelouse synthétique soit placée au stade Damar”.
“J’ai perdu un bon footballeur…”
Le stade Damar accueillait les rencontres de l’Eufmat mais aussi celles du groupe C du Championnat provincial semi-direct (CPSD) de la Ligue de football du Kongo (Lifkoce) voire de la Ligue nationale de football (Linafoot). Il a été frappé par la Fédération congolaise de football association (Fecofa) de ne plus abriter des matches officiels en 2020. Sur demande de l’actuel comité exécutif de la Lifkoce, la Fécofa avait accordé un sursis pour ne recevoir que les matches de l’Eufmat et du CPSD. Depuis cette
autorisation, les dirigeants de clubs, la ligue ainsi que l’Eufmat ont mené des démarches pour l’aménagement de ce stade sans succès. Le comité de normalisation de la Fecofa entérine dorénavant cette décision, aucun match officiel ne s’y jouera puisque ne répondant pas aux normes de la FIFA. Avec une aire de jeu rocailleuse, le stade Damar a fait beaucoup de victimes. “J’ai perdu un bon footballeur, nous avons joué la première édition de U17, le petit a été d’ailleurs sélectionné dans le staff d’Erick Tshibasu (ex- sélectionneur des Léopards U17, Ndlr), mais le petit Chadrack, aujourd’hui, ne jouera plus au football à cause de ce terrain. Il s’était heurté à une pierre, il s’est fracturé la jambe. Nous l’avons emmené jusqu’aux cliniques universitaires, le médecin a déclaré qu’il ne jouera plus au football”, regrette Michel Claeber Litoti.
Désir d’émergence
Alfred Bongo, lui qui n’a jamais pratiqué le football, est pourtant un passionné de cette discipline. Il rêve devenir manager des joueurs. Cependant, il pince son son cœur à cause du manque d’infrastructures adéquates. “Si nous l’appelons terrain Damar, c’est puisqu’il reflète ceux, si je ne m’abuse, des pays pauvres en 1912. Au 21è siècle, aucune compétition ne devrait se jouer à Damar. C’est un centre d’encadrement de petits enfants, pas même un centre d’entraînement. C’est vraiment déplorable. Si le gouvernement n’est pas en mesure de s’assumer pour réhabiliter Damar qu’il crée une poche de partenariat, qu’il trouve des partenaires afin de construire le stade Damar. Le football archaïque de 1904, c’est le genre de football qui se joue à Matadi. On n’a pas besoin de ça aujourd’hui, nous voulons émerger, mais nous régressons par rapport à la gestion. Nous voulons changer le système de gestion de football”, ambitionne-t-il.
