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    Bas-Congo:riz,crevettes et fretins: la farine qui sauve les enfants malnutris

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    Photo enfant malnutri/Internet
    Photo enfant malnutri/Internet

    (Syfia Grands Lacs/Rd Congo) Riz, crevettes et fretins mélangés donnent une bouillie très nutritive qui redonne la santé aux très nombreux enfants malnutris du Bas-Congo, au sud-ouest de Kinshasa. Cette farine fabriquée localement et distribuée par des Ong, reste encore peu connue et assez coûteuse.  

    Sur les larges de l’Océan Atlantique à 220 km de Matadi (capitale provinciale), la cité côtière de Muanda ne manque ni de crevettes ni de fretins. Ces produits de la mer qui font souvent la joie de touristes venant de Kinshasa ou d’ailleurs pour découvrir la plage, entrent depuis quatre ans dans la fabrication d’un précieux aliment de lutte contre la malnutrition. Mélangés au riz, ils donnent en effet une farine riche appelée « Bhe » – Bouillie hautement enrichie – par Simama Développement, l’Ong qui l’a mise au point. « Nous avons pris l’initiative de produire cette farine au vu de nombreux cas de malnutrition à Muanda« , explique Georgette Dimbu, la coordinatrice de Simama.    

    Selon un rapport de l’Ong Edes (Enquêtes démographiques et de la santé) datant de 2007, 10 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë en Rd Congo. Et le Bas-Congo où se trouve le territoire de Muanda, occupe le sixième rang des provinces les plus touchées sur les onze que compte le pays (après le Kasaï-Oriental, le Katanga, l’Equateur, le Kasaï-Occidental et le Maniema). « Le manque de produits agricoles dû à la pauvreté du sol en est la principale cause« , indique Mayitidi Talatiema, inspecteur de l’Agriculture de Muanda. 

    Un aliment qui donne espoir

    Fabriquée avec des produits locaux d’origine végétale et animale, la farine Bhe offre un nouvel espoir pour les malnutris de la région. Blanchâtre, d’odeur agréable et de saveur normale, elle a été certifiée conforme à la consommation en juin dernier, par l’Office congolais de contrôle (Occ). « Au lieu de toujours dépendre des produits importés, nous avons là un bon aliment local« , reconnaît le coordonnateur provincial du Programme national de nutrition (Pronanut), Jean Kudia.

    Au Centre de réhabilitation nutritionnel (Ceréhanut) de Muanda, des enfants malnutris des quartiers pauvres de la cité viennent, tous les jours impairs, prendre de la bouillie de Bhe. « Ils doivent la prendre trois fois par jour et pendant deux semaines« , précise Solange Mutukayi, nutritionniste. Elle explique aux mères comment préparer la bouillie, comment équilibrer leur alimentation et leur demande de donner aux nourrissons du lait maternel pendant les six premiers mois, et surtout d’éviter de boire du café ou de l’alcool qui, insiste-t-elle, sèche le lait du sein. De la margarine et du lait en poudre sont donnés en plus aux enfants selon la gravité de cas. Ceux qui sont en état de malnutrition aiguë sont internés dans un centre médical tout proche.

    « Vous ne pouvez imaginer ma joie, j’étais désespérée« , exulte de joie Matenda Sumbuka, une mère dont la fillette de deux ans et demi, a retrouvé sa bonne mine après un traitement au Ceréhanut. Tout aussi heureuse et regardant la gamine, Solange la revoie encore arrivant au centre, au mois d’août, dans un état lamentable: « Elle était agonisante, la peau sur les os avec des oedèmes, des gales et des cheveux colorés« , décrit-elle. 

    Besoin d’aide

    Mais dans la région, tout le monde ne peut jouir des bienfaits de cet aliment qui n’est du reste pas encore très connu des habitants de la province et du pays. La production de la farine reste, en effet, encore très modeste : de 100 kg par mois au début, elle se situe actuellement à 500 kg par jour. En outre sur le marché, un sachet de 100 gr de Bhe est vendu à 1000 Fc (1,2 $). Un prix assez prohibitif pour beaucoup. « Malheureusement, les familles les plus démunies ne peuvent pas toujours s’en procurer« , regrette Georgette dont l’Ong distribue gratuitement de cette farine aux pauvres.

    « Si nous sommes soutenus, nous pouvons apporter ce produit dans tout le pays et avoir un centre médical de prise en charge« , lance la responsable de Simama. Sur place à Muanda, des séminaires sont régulièrement organisés dans les quartiers par le Ceréhanut, afin de mieux lutter contre la malnutrition. Les habitants apprennent lors de ces rencontres à déceler les symptômes de la maladie, et sont invités à signaler tout cas suspect.

    Alphonse Nekwa Makwala

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